lundi 17 mars 2008

Parité

Pour répondre au post de Dominique Lahary sur la parité. Merci à lui d’en avoir parlé.

Les femmes ont un certain désavantage d’un point de vue professionnel : elles tombent enceinte, ont des enfants en bas âge malades, voire des ados qui partent en vrille et ça c’est un sérieux frein à leur carrière professionnelle. Parce que les hommes ne tombent pas enceinte et n’ont donc pas de congés maternité (bien que Renaud ça le brancherais bien d’être en cloque). Parce que les hommes quand la crèche appèle pour aller chercher bibou qui est malade pensent que cela va de soit que sa femme aille le chercher, le garde et prenne rendez-vous avec le médecin. Le travail des hommes, qu’on se le dise, est plus important que celui de leur femme. Surtout quand cette dernière est fonctionnaire (donc feignante) et en plus travaille en bibliothèque (quoi ? elle lit des livres toute la journée). Je caricature à peine mais dans l’inconscient collectif, je ne dois pas être loin de la vérité.

Il y a quelques mois j’entendais encore dans la bouche d’un responsable de bibliothèque pour justifier la non évolution d’un profil de poste : « Vous savez, vous risquez de faire un 2ème voire un 3ème enfant… ». Toujours dans la bouche de recruteurs pour un poste de catégorie A en BDP et de bibliothèques intercommunales : « Que pense votre mari du fait que vous risquez de changer de ville ? » « Vous avez des enfants ? Parce que les enfants… ». Et le comble du comble, c’est que ces paroles sont parfois dites par des femmes…

Et que dire de pratiques totalement hors la loi, mais qui continuent à se perpétuer, des fiches de postes qui se réduisent à une peau de chagrin, malgré les compétence reconnues de la femme qui malheureusement est tombée enceinte, qui est partie en congé maternité et qui a le malheur de revenir travailler parfois même à 100%. En plus d’avoir le cœur déchiré d’avoir laissé bibou, les journées sont longues à son retour au boulot.

Il faut une grande force mentale à la femme pour exercer son métier dans de bonnes conditions tout en assurant les péripéties de la vie de famille. Chaque femme devrait avoir une médaille du Mérite national à la fin de leur carrière professionnelle pour avoir assuré sur deux fronts : le travail et la vie de famille.

Juste pour parler de ma mère elle aussi fonctionnaire. Fin 1970, divorcée avec deux jeunes enfants et sans travail, elle a passé un concours de catégorie C, l’a réussi et est montée à Paris (loin de la famille). Elle travaillait toute la semaine, les weekends (assurait des permanences téléphoniques), elle rentrait tous les soirs vers 19h et a réussi entre temps un concours de catégorie B. J’ai connu les cantines, les études, les gardiennes le soir. Elle a mis 6 ans en travaillant le soir à la maison jusque tard dans la nuit pour enfin obtenir un concours de catégorie A (quand nous avons quitté la maison). Elle a eu la chance de croiser des chefs intelligents qui lui ont permis d’évoluer professionnellement dont un qui lui a obtenu la médaille du Mérite. Mais à quel prix ? Car pour la femme un choix se pose toujours : vie professionnelle et/ou vie familiale ? Il y en a toujours une qui en pâti.

Et alors en couple me dites-vous ? Et bien c’est pareil, entre vie familiale et vie professionnelle souvent l’homme passe à coté de sa vie familiale et la femme à coté de sa vie professionnelle. Heureusement, les mœurs évoluent mais rares sont les familles qui arrivent à trouver un juste équilibre. Cette problématique est valable pour toutes les femmes. Où est le MLF ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Le MLF continue d'oeuvrer dans le sens égalitaire, maintenant paritaire, et fait le compte des combats perdus . Un, essentiellement.Je ne sais si vous vous souvenez, ou par votre mère, le rôle considérable qu'a joué dans les années 70 le livre de l'australienne Germaine Greer "La Femme eunuque". Toutes les étudiantes avaient ce livre sur leur table de chevet. Cette papesse de la liberté de la femme, et de la liberation sexuelle, est recemment revenue dire aux femmes qu'elles avaient tout faux ! Sa démonstration est simple, et le tableau que vous brossez en est la meilleure illustration : A force de courir après l'égalité, elles y ont perdu leur liberté. Leur liberté d'être femme, avec tout ce que cela comporte. Et elles en paient le prix aujourd'hui : reclamer l'égalité dans un monde d'hommes c'était courir le risque de devenir un homme, socialement s'entend. Regardez l'image publicitaire de la "femme-cadre-active" : c'est un mec ! Et un perdant, en plus. Car elle a beau attendre 32 à 35 ans (chiffre region parisienne, en hausse) pour faire des gosses, histoire d'assurer sa carrière, elle se retrouvera en fin de parcours sur le shéma suivant : quarante ans, "famille monoparentale", accidentée de carrière quand mème, seule et avec la sensation d'etre passée à côté de quelque chose: elle, et sa féminité.
Finalement le MLF s'etait trompé de combat : au lieu de revendiquer une place différente pour la femme dans une société d'hommes, et du coup de progressivement lui faire accepter la femme (et ses bagages, puis je dire), on a revendiqué une place identique, un rôle identique, jusquà des dérives ridicules sur la gammaire et l'orthographe d'un côté et un mélange des genres de l'autre (les papas-poule, les pères au foyer, papa à la maternité etc...(lire Ruffo là-dessus). Ratage total. Modèle familial en crise, hommes perdus,questions de plus en plus insidieuses sur le "désir d'enfant", réponses scientifiques étranges dans certains domaines et...femmes toujours à la recherche d'un modèle égalitaire qui les éloigne de plus en plus de leur identité profonde et ne leur donne socialement qu'un strapontin.
Presque 40 ans après, Greer jette l'éponge, reconnait son erreur, se fait au passage evidemment traiter de réactionnaire par quelques attardés, revendique le droit des femmes...à une vie de femme et non à une vie d'ersatz.
Le reste, ça vous regarde.